Le Centre Alexandrin The Alexandrian Centre for Amphora Studies |
CEAlex - USR 3134 |
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Présentation / Introduction
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PRÉSENTATION GÉNÉRALE Jean-Yves Empereur Vous allez découvrir le nouveau site sur les amphores d'Alexandrie. Nous avons essayé d'illustrer la richesse étonnante du matériel amphorique découvert au cours des chantiers de construction et de fouilles archéologiques dans la ville fondée par Alexandre le Grand. Le Musée graeco-romain d'Alexandrie possède la plus grosse collection au monde d'anses d'amphores timbrées, plus de 160.000 exemplaires. Ces innombrables témoignages du commerce de la Mégapole avec le reste de la Méditerranée à l'époque hellénistique, romaine et byzantine, proviennent en grande partie des chantiers de construction de la ville. Dans les années qui suivirent la Seconde Guerre Mondiale, un passionné d'archéologie, Lucas Benaki, visitait systématiquement tous les chantiers en cours et il achetait aux ouvriers les anses d'amphores timbrées pour le modeste prix d'une piastre. Il rassembla ainsi une collection de 66.000 pièces qu'il offrit au Musée graeco-romain où elles sont désormais conservées. Déjà les trois directeurs italiens qui s’étaient succédé à la tête du Musée depuis sa fondation en 1892 s’étaient révélés des pionniers dans l’intérêt qu’ils portaient envers ce qu’ils appelaient des ‘manchons d’argile’ : le lecteur pourra en trouver une belle quantité dès le premier catalogue établi par Giuseppe Botti, en 1897. Evaristo Breccia ainsi qu’Achille Adriani suivirent fidèlement l’exemple de leur prédécesseur. Au début des années 1960, ce fut au tour de la grande prêtresse de l’étude des amphores, Virginia Grace, de séjourner à Alexandrie, de classer et de ranger les anses d’amphores timbrées suivant les principes systématiques qu’elle avait déjà appliqués à l’Agora d’Athènes et à Délos. À partir de 1976, encouragé et influencé par Virginia, je me lançais dans l’étude des collections alexandrines et continuais son classement. Un premier article signé avec elle en fut le fruit en 1981. Dès 1977, les prospections que je menais sur la rive sud du lac Mariout montrèrent qu’il était possible de localiser les ateliers de production d’amphores. Cette prise de conscience allait entraîner, en compagnie de l’archéomètre Maurice Picon, une longue série de découvertes d’ateliers d’amphores le long des côtes de la Méditerranée orientale ainsi qu’une fouille sur le site de production de Cnide. C’est là qu’en 1983, je fis la connaissance de deux jeunes étudiants de l’Université d’Izmir, Gonca Senol et Kaan Senol. Ils se passionnèrent pour l’étude des amphores et sont depuis devenus Professeurs dans leur Université. Depuis une quinzaine d’années, Gonca et Kaan se sont lancés, en compagnie de leurs étudiants*, dans la poursuite du classement des collections alexandrines ainsi que des amphores mises au jour au jour depuis 1992 au cours de la vingtaine de fouilles de sauvetage menées par le Centre d’Études Alexandrines dans la cité. Déjà plusieurs de leurs études ont été publiées avec, une nouveauté à Alexandrie, des contextes stratigraphiques précis. Le Centre Alexandrin d’Etude des Amphores (CAEA) dispose de bureaux, d’une bibliothèque, de vastes bases de données, qui en font un lieu d’accueil pour les spécialistes qui viennent de plus en plus nombreux examiner les collections alexandrines. Du 25 au 27 juin 2007, une réunion s’est tenue à Alexandrie avec une quinzaine d’amphorologues venus d’Autriche, du Canada, d’Égypte, de France, de Grèce, de Pologne, de Suisse, et de Turquie. Les objectifs de cette rencontre soutenue par le réseau RAMSES étaient divers : 1) Essayer d’arriver à un consensus d’harmonisation des bases de données électroniques d’amphores et d’anses d’amphores, afin de les rendre compatibles. Pour les anses d’amphores timbrées, il fallait donc mettre au point une définition de la matrice qui soit acceptable par tous. Pour les amphores, il convient de réfléchir ensemble à un classement typo-chronologique qui permette d’éviter la multiplication des systèmes redondants voire contradictoires, avec une réflexion sur les classes, les formes, les types et les variantes. Il est vite apparu qu’il fallait passer à l’acte, de façon à ce que la communauté puisse réagir sur des exemples développés, afin de les discuter et de s’y associer. C’est ce que nous faisons ici : l’on trouvera ci-dessous une présentation du principe de la matrice par Gonca Senol, avec une première base de données sur les amphores du Musée gréco-romain d’Alexandrie. De son côté, Kaan Senol présente un tableau des amphores produites dans la région d’Alexandrie. Nous attendons avec intérêt vos réactions à ces premiers essais. 2) Une autre proposition formulée au cours de cette rencontre portait sur une Chronique amphorique en ligne. Cette entreprise collective sera progressivement mise en place. Cumulative, multilingue, elle complètera le Bulletin amphorique publié tous les 5 ans dans la Revue des Études Grecques. 3) Un forum sera aussi mis en place, avec inscription préalable auprès du webmaster. Si vous désirez participer à cet espace de discussion, écrivez à webmaster@amphoralex.org qui vous indiquera la marche à suivre pour votre inscription. Enfin, vous trouverez dans ce site une bibliographie sur les amphores alexandrines, le catalogue de la bibliothèque du CAEA, des ouvrages anciens sur les amphores consultables en pdf, un calendrier des manifestations sur les amphores, sans oublier une formule de calcul du volume des amphores. Ce site se développera suivant l’intérêt que vous y porterez. Nous attendons vos suggestions pour l’améliorer et l’enrichir, afin de le rendre plus utile encore à la communauté. En espérant votre concours,
* Erkan Alkac (Doctorant), Emel Canoglu et Mina Sakrak |
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